Mon blog scientifique, initialement hébergé par mon laboratoire de recherche, est devenu public à la suite de mon positionnement au sujet au sujet de l'affaire Vincent Geisser. Dans ce billet, je rappelle les faits, et je discute la décision qui a entraîné la censure (provisoire) de mon blog.
Photo : Bixentro, Censored Graff.
Mise à jour au 15/12/2009.Suite à cette affaire pour le moins imprévue, un comité de réflexion a été créé au LIRIS baptisé provisoirement “éthique et déontologie”. Il fonctionne de manière informel et n'admet que des volontaires. Sa création a été soutenue par le directeur du laboratoire notamment. Je me réjouis de la création de cette “instance des sages”, à laquelle je participe, et qui vise à montrer qu'au-délà des réactions “à chaud”, cette affaire reste complexe. Elle montre que les liens entre espace privé, espace public et espace professionnel sont en interaction. Les échanges y sont indispensables, mais ils ne peuvent être régit par l'arbitraire.
Le 16 juin, à mon étonnement, je reçois un coup de téléphone de mon directeur de laboratoire. Celui-ci m'informe que je n'ai pas respecté la charte CNRS de mon laboratoire en publiant mon dernier billet et que mon blog a été bloqué. Il me demande de retirer ce texte, rédigé le 11 juin ce qui entraînera le retour du service. J'apprendrai plus tard que le signalement de mon article provient du service du Fonctionnaire de Sécurité Défense (FSD). Or le billet en question le citait, justement. Discipliné, je retire mon article dans l'heure qui suit. Mon blog est à nouveau visible, amputé de ce dernier article.
Aujourd'hui cependant, je déménage mon blog et me passe de l'hébergement CNRS, plus rapide il est vrai que les serveurs de Toile Libre.
Cependant, en relisant la charte en question, je constate que cette censure repose sur une seule phrase en deux versants : l'utilisateur… “n'émettra pas d'opinions personnelles étrangères à son activité susceptibles de porter préjudice au CNRS”. Or, je ferai les deux remarques suivantes.
De cette intervention pour le moins rapide et efficace, on est en droit de se poser quelques questions.
Quel est le comble pour un chercheur qui travaille sur les traces d'activité numérique Se faire pister par son propre labo !