Il y a quelques jours a été publié la dernière synthèse des tenants d'un curriculum en sciences de l'info-doc. En raison de leurs conséquences pour l'avenir des sic, nous ne pouvons pas ignorer cette approche qui nous vient essentiellement de Rennes. Et peut-être aussi pour mieux nous en distinguer ; en effet, tandis que l'approche participative est encouragée, la réflexivité n'est jamais invoquée comme moyen efficace pour développer la culture de l'information. Je vous colle ici les 12 propositions du GRCDI, sachant que bien d'autres chapitres du document sont intéressants, notamment sur la littératie.
La critique que je ferais est que l'idée d'un curriculum est sans doute un exercice nécessaire, mais je ne suis pas certain que les auteurs ont pleinement mesurés les limites de cette approche ; notamment, la complexité de l'activité éducative rentre difficilement dans une grille de compétences, telle qu'on l'utilise dans certaines entreprises par exemple.
il importe de situer le curriculum dans une matrice disciplinaire clairement formulée et adossée à des références scientifiques précisées,
La formation à la culture informationnelle doit ainsi s'inscrire dans les finalités éducatives et les valeurs propres à l'école, lesquelles touchent à la construction d'une autonomie de pensée, à la formation à l'attention143, à la construction des savoirs, à la formation citoyenne, à l’égalité des chances et à l’insertion professionnelle et sociale.
Selon 3 dimensions : formatrice, épistémique, cognitive, et selon 4 axe : - la connaissance et la compréhension des environnements informationnels et numériques, ainsi que celles des problématiques que ces environnements posent à l'usage de l'information ; - l'utilisation avancée et inventive des TIC, la maîtrise des processus d'information et de documentation ; - le recul critique sur les médias, les TIC et l'information ; - la responsabilité légale et éthique relative à l'usage de l'information.
Cette liaison entre les cultures info-documentaire, médiatique et numérique devrait également s'adosser à la réflexion sur le rôle des médiations et des supports techniques
Un curriculum documentaire devrait avoir pour objectif premier d’identifier, définir et structurer les contenus scolaires de l’information-documentation, en vue de la transmission et de la construction par les élèves de savoirs opérationnels.
Un entrée par les situations : Le curriculum devrait inventorier des familles de situations relatives aux principaux savoirs à transmettre
Tâche et activités sont également constitutifs d’une matrice disciplinaire.
Ces objets didactiques, « artificiels », devront ainsi être explicitement identifiés, augmentés, formalisés
didactiser, « naturels », il conviendra d’inciter à la recherche innovante, dans des perspectives pédagogiques, sur les nouveaux outils tels que les blogs, les réseaux sociaux, etc.
permettre à l’élève de dépasser le stade de l’intuition ou de l’usage irréfléchi pour aller vers la capacité à comprendre les principes de fonctionnement des objets techniques
Les objets didactiques ou didactisés constituent donc autant des supports que des objets d’étude qui privilégient la co-construction des apprentissages avec l’élève ou l’étudiant placé en tant qu’acteur.
distinguer nettement et rendre explicites les deux grandes fonctions de l’évaluation, que sont la formation (types diagnostique et formatif) et la validation (types sommatif et certificatif).
conséquent être abordées conjointement à cette réflexion. La question de la certification des savoirs info-documentaires, quant à elle, est aujourd’hui partiellement prise en charge par les référentiels de validation B2i et C2i. S’il faut les faire évoluer, il serait nécessaire de mieux distinguer les compétences informationnelles des compétences basées sur la maîtrise et les usages des outils informatiques, entre culture informationnelle et culture numérique.
La recherche en didactique de l’information, à la fois théorique et de type recherche-action, se devrait d’élargir ses objets d’étude aux territoires proches de la culture de l’information, notamment en développant les proximités avec :
- les autres littératies : information literacy, media, digital, critical… literaties, et avec le concept de translittératie ; - la question de la formation à l’attention, telle que la définit Stiegler, le développement de la culture de la participation et de la culture technique.